3 commentaires

  1. Comment le simple mot “bottes” prend toute une dimension dans cette chanson… Impressionnant comme ce texte m’impressionne !

    Ces personnes se giflant et se ôtant leur vêtements se battent pour ne pas se laisser endoctriner à leur tour, comme les soldats le font pour le “bien” de leur pays.
    On ne peut pas ne pas penser à toutes les guerres qui ont eu lieu, et celles d’aujourd’hui…

    Dans notre vie, c’est la même chose. Nous sommes tous des robots obéissants aux lois, aux règles, à nos chefs…

  2. Ou bien ils se giflent car on leur a dit de le faire, pour obéir aux ordres en somme… mais je pense plutôt que c’est pour “se réveiller” :)

  3. Le bruit des bottes, by Jean Ferrat :

    C’est partout le bruit des bottes
    C’est partout l’ordre en kaki
    En Espagne on vous garotte
    On vous étripe au Chili
    On a beau me dire qu’en France
    On peut dormir à l’abri
    Des Pinochet en puissance
    Travaillent aussi du képi

    Quand un Pinochet rapplique
    C’est toujours en général
    Pour sauver la République
    Pour sauver l’Ordre moral
    On sait comment ils opèrent
    Pour transformer les esprits
    Les citoyens bien pépères
    En citoyens vert-de-gris

    A coup d’interrogatoires
    De carotte et de bâton
    De plongeon dans la baignoire
    De gégène et de tison
    Il se peut qu’on vous disloque
    Ou qu’on vous passe à tabac
    Qu’on vous suicide en lousdoc
    Au fond d’un commissariat

    Il se peut qu’on me fusille
    Pour avoir donné du feu
    Pour avoir joué aux billes
    Avec un petit hébreu
    On va t’écraser punaise
    Pour avoir donné du pain
    Pour avoir donné du pèze
    Au petit nord-africain

    Il se pourrait qu’on m’accuse
    Avec un petit gourdin
    D’avoir étudié Marcuse
    D’avoir été sartrien
    Ils auront des électrodes
    Ils diront tu veux du jus
    Pour connaître la période
    Où j’étais au P.S.U.

    A moins qu’ils me ratatinent
    Pour mon immoralité
    Pour avoir baisé Delphine
    Pour avoir été pédé
    A moins qu’ils ne me condamnent
    A mourir écartelé
    Entre l’amour de Roxane
    Et celui du beau Dédé

    Il se peut qu’on me douillette
    Pour que je veuille attester
    Qu’en mil neuf cent soixante-sept
    Je lisais l’Humanité
    Il se peut qu’on me tourmente
    Et qu’on me fasse avouer
    Que dans les années soixante
    J’étais à la C.G.T.

    A moins qu’ils me guillotinent
    Pour avoir osé chanter
    Les marins du Potemkine
    Et les camps de déportés
    A moins qu’avec un hachoir
    Ils me coupent les dix doigts
    Pour m’apprendre la guitare
    Comme ils ont fait à Jara

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